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« Nicolas Sarkozy n’apporte rien de neuf sur le fond »

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Stéphane Le FollStéphane Le Foll, député européen (PSE) et membre de la commission Agriculture au sein du Parlement de Strasbourg, réagit aux propos du chef de l’État devant les membres du congrès de la FNSEA, le premier syndicat agricole de France.

Comment réagissez-vous aux propos du chef de l’État devant les membres du congrès de la FNSEA ?

Sans la moindre surprise, Nicolas Sarkozy concentre son intérêt sur la FNSEA. C’est d’ailleurs la première fois qu’un président en exercice se rend au congrès d’un syndicat agricole. Il n’y a cependant pas de rupture dans son discours. Le chef de l’État est sur les pas de Jacques Chirac. Avec un discours qui n’apporte rien de neuf sur le fond, et surtout pas sur la réforme de la PAC !

On est clairement dans la ligne de ce qu’a toujours fait la droite dans ce domaine : maintenir le budget agricole au niveau européen, en faisant peu de cas des inégalités qu’il sous-tend. Pour le reste, on ne peut que déplorer l’absence de clarification sur les changements à opérer. Le président s’intéresse peu aux objectifs. Ce qui prouve qu’il n’a décidément aucune vision claire sur le sujet. Et que seuls les intérêts des gros exploitants priment à ses yeux.

Nicolas Sarkozy souhaite une « refondation » de la PAC d’ici 2013. Cela se justifie-t-il ?

Il va nous falloir réfléchir à un changement de cap en matière de politique commune. Ce qui passe par une redéfinition des objectifs : quid des principaux enjeux propres à l’agriculture française et européenne dans le monde ? Les questions démographiques suscitent bien des interrogations sur les problèmes alimentaires et les conditions de production durables. La sécheresse, le réchauffement climatique, les ressources en eau entraînent de nombreux défis. S’y ajoute le renchérissement des coûts de l’énergie fossile… Autant d’éléments qui nécessitent une nouvelle réflexion sur les modèles de production. Ce dont ne parle jamais Nicolas Sarkozy. C’est pourtant le cœur du sujet qui nous préoccupe.

Le défi numéro un pour la France, principale bénéficiaire de la PAC, n’est-il pas de préserver la majorité des aides en provenance de Bruxelles ?

Le problème n’est pas tant de préserver ces aides que de s’interroger sur leur mode de répartition. Pour l’heure, la FNSEA et le chef de l’État sont surtout préoccupés par la question des subventions. Lesquelles ne doivent pas être distribuées inégalement, au profit de quelques privilégiés. L’ensemble doit être rééquilibré avec des objectifs clairs de production alimentaire, de durabilité, d’organisation des filières et de maintien de l’agriculture dans toutes les zones du territoire.

Nous devons donner du sens au métier d’agriculteur et fixer des objectifs clairs. Notre production doit être diversifiée. Les aides doivent pour leur part être équitablement réparties sur le territoire, en privilégiant l’emploi et les industries de transformation.

Propos recueillis par Bruno Tranchant


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